Mercredi 30 juillet.
Aujourd’hui, pour profiter du bain avec vue sur le mont Fuji, je me suis réveillée à 7 h du matin. Pour moi, c’était un vrai effort, parce qu’en ce moment, au Japon, je me couche toujours super tard et je me lève plutôt vers 11 h… donc autant dire que ça piquait un peu. Mais je savais que ça en valait la peine : ce genre d’expérience, je ne le vivrai peut-être qu’une seule fois dans ma vie.
Le bain se trouvait au 10ᵉ étage, et il fallait prendre un ascenseur spécial pour y accéder. Comme d’habitude, on se déshabille, on prend sa petite serviette, et on entre dans la zone du bain. Il faisait frais dehors, normal à cette heure-là, mais pas glacé non plus, juste assez pour que l’eau chaude paraisse encore plus agréable.
Et là… quand je suis entrée dans l’eau, je l’ai vu. Le mont Fuji, juste en face. Pas une carte postale, pas une silhouette au loin, mais le vrai, immense, imposant. Je n’ai pas pu prendre de photo — évidemment, c’est interdit, on est nus dans les bains — mais peut-être que c’est mieux ainsi : juste moi, dans l’eau chaude, face à cette montagne sacrée. On voyait même certains détails qu’on ne distingue pas quand on le regarde de loin. Ce n’était pas effrayant, mais… impressionnant. Majestueux. Et moi, toute petite dans mon bain, je me suis juste laissée absorber par ce moment.
On ne peut évidemment pas prendre de photos dans les bains, mais pour vous donner une idée, je vous laisse ici une photo trouvée sur le site officiel de l’hôtel. Ça ressemble beaucoup à ce que j’ai vu ce matin, sauf qu’en été, le mont Fuji est entièrement déneigé. Même sans son manteau blanc, il restait tout aussi majestueux, impressionnant.

Après ce moment hors du temps, on est retournés dans la chambre, puis on est allés prendre le petit-déjeuner. Et là aussi, c’était toute une expérience ! Une immense salle avec un buffet incroyable : sucré, salé, plats occidentaux, japonais, chinois… il y avait absolument de tout. Chacun se sert sur un plateau et peut manger autant qu’il veut, jusqu’à 9 h 30.
J’ai bien mangé, même si le matin je n’ai jamais un très grand appétit (dommage, parce que ça valait le coup de goûter à tout !). J’ai quand même pris un peu de chaque : du sucré, du salé, et même des sashimis… oui, des sashimis au petit-déjeuner ! C’est fou quand même. Tout était vraiment délicieux.

Après ce super petit-déjeuner, on est partis profiter un peu de la piscine de l’hôtel avant de reprendre la route. La veille, la tante de Hibiki nous avait emmenés dans un petit magasin pour que je puisse acheter un maillot (évidemment, je n’en avais pas pris avec moi), donc j’étais parée.
Franchement, c’était génial ! Je pensais qu’il y aurait beaucoup de monde, surtout des enfants, mais… surprise : il n’y avait quasiment personne. Peut-être à cause du soleil, ou alors les gens avaient prévu d’autres activités dans la journée. En tout cas, on a eu la piscine rien que pour nous, et c’était un vrai bonheur.
On en a bien profité pendant une bonne heure et demie. J’ai même bronzé un peu (bon, peut-être avec un petit coup de soleil en bonus… oups). Ça faisait tellement longtemps que je n’étais pas allée à la piscine que c’en était encore plus appréciable. Et puis, la piscine en elle-même était superbe, entourée d’un cadre magnifique. Comme vous pouvez le voir sur les photos, c’était vraiment chouette !


Après, c’était déjà l’heure de partir. Avant de quitter l’hôtel, on a pris une petite photo tous ensemble, histoire de garder un joli souvenir de ce moment. Puis, on a chargé les affaires dans la voiture et repris la route, direction la suite de notre petit voyage.

Après ça, pour la suite du voyage, la tante de Hibiki nous a emmenés dans un musée de musique à Kawaguchiko, consacré aux instruments automatiques, un peu comme des boîtes à musique géantes. Le musée s’appelle Kawaguchiko music forest. C’était un endroit surprenant : en fait, le musée est conçu comme un petit “village” inspiré de la France… mais la France de l’époque monarchique, plutôt style Versailles que Paris d’aujourd’hui. En arrivant, j’ai trouvé ça vraiment très joli et plein de charme. On pouvait même louer des robes de princesse pour la journée afin de se promener et prendre des photos dans ce décor. Franchement, ça aurait pu être amusant, mais vu la chaleur, je n’ai même pas envisagé l’idée ! Ce qui m’a surtout marquée, c’était le contraste : se promener dans un décor inspiré des villages français, avec en arrière-plan le Mont Fuji majestueux… c’était presque irréel, mais vraiment très beau.




Dans ce musée, il y avait plusieurs mini-spectacles, un peu comme des performances mettant en scène les différentes machines automatiques. La première que nous avons faite, c’était une démonstration d’orgue automatique – l’instrument en version géante, qui joue tout seul. C’était impressionnant de voir cette machine fonctionner et d’entendre la puissance de l’instrument… peut-être même un peu trop puissant, parce que j’ai passé le spectacle avec les oreilles à moitié bouchées tant le son était fort ! Mais ça restait fascinant à voir.


Ensuite, on est allés assister à un autre spectacle, qui m’a beaucoup marquée : deux musiciennes, une pianiste et une violoniste, accompagnaient un artiste qui faisait du dessin sur sable. Il retraçait les moments clés de l’histoire de Cendrillon en temps réel, en créant des images avec du sable projetées sur grand écran. C’était vraiment magnifique et très poétique. Je crois que ça, ça a été mon deuxième moment préféré.




Et puis, bien sûr, il y a eu mon coup de cœur : le mini-opéra. Une chanteuse d’opéra interprétait des airs célèbres, accompagnée par les enregistrements d’une machine automatique. Elle a commencé avec l’Ave Maria et a enchaîné avec un extrait de Carmen. Le tout n’a duré qu’une dizaine de minutes, mais c’est justement ça que j’ai aimé : c’était court, donc très accessible, mais incroyablement intense. J’avoue que j’ai pleuré pendant l’Ave Maria… Bon, ce n’est pas vraiment une surprise, l’opéra a toujours ce pouvoir-là sur moi, mais là, c’était particulièrement émouvant. Sa voix était splendide, et je crois que c’est ce moment qui m’a le plus touchée dans toute la visite.

On a aussi pu vivre une expérience assez originale : un repas-concert. Pendant qu’on mangeait, un violoniste et une pianiste jouaient plusieurs morceaux en live. C’était super agréable, ça donnait une atmosphère vraiment élégante et reposante au repas.
Le tout a commencé avec un moment particulièrement émouvant : le violoniste a interprété un morceau avec ce qu’ils appellent le “violon tsunami”, un instrument fabriqué à partir de morceaux de bois récupérés après le tsunami de 2011. Rien que de le savoir, ça donnait une dimension très forte à la musique.
Et à un moment, ils ont interprété une pièce que j’ai tout de suite reconnue… enfin, sans en connaître le nom exact ! Mais je savais d’où venait ce souvenir : c’est un morceau de musique classique repris dans Fantasia de Disney. Si je ne me trompe pas, c’est celui de la scène avec la sorcière et Hansel et Grettel. En l’entendant, j’ai eu un petit flash-back de ce film que j’aimais bien et qui me faisait peur en même temps quand j’étais petite. C’était à la fois surprenant et très chouette de revivre ce souvenir d’enfance dans un cadre pareil.
Dans le jardin, il y avait aussi une petite surprise assez insolite : une grande statue de rhinocéros réalisée par Salvador Dalí. Allez savoir pourquoi, mais elle était là, au milieu de ce décor inspiré de la France, dans un musée de musique au Japon ! J’étais vraiment étonnée de tomber sur une œuvre de Dalí dans un tel endroit, mais ça donnait un petit côté surréaliste et rigolo à la visite.

Et après tout ça, on est allés faire un tour dans la boutique de souvenirs, puis on a pris la route petit à petit pour retourner vers Yamanashi. Sur le chemin, on s’est arrêtés dans un supermarché : j’en ai profité pour acheter de quoi préparer un tiramisu, parce que j’avais promis de le faire goûter à la famille de Hibiki, elles en avaient parlé et semblaient curieuses, donc je vais leur préparer ça avant de repartir sur Tokyo la semaine prochaine.
En rentrant, la journée semblait toucher à sa fin… mais il y avait eu aussi une alerte au tsunami au Japon. J’ai reçu plein de messages d’amis et de proches inquiets (merci pour les messages d’ailleurs !). Heureusement, on n’était pas dans une zone concernée, donc on n’a pas été impactés. À la radio, ils parlaient de vagues qui pouvaient atteindre jusqu’à 3m dans certaines régions, et pas mal d’endroits étaient en alerte rouge. Mais pour nous, heureusement, rien de grave. On a donc fini cette journée bien remplie dans le calme, après toutes ces émotions.
À suiiivre !!
