Jeudi 24 juillet.

Cette fois, c’est bien le bon jour : le train pour Osaka part aujourd’hui à 12 h 37. Pas besoin d’appeler un taxi, la tante à Hibiki a gentiment proposé de m’emmener à la gare avant d’aller travailler. J’ai accepté évidemment, c’était vraiment attentionné de sa part. J’ai donc préparé mes affaires et nous sommes parties toutes les deux. Avant de rejoindre le quai, nous nous sommes arrêtées dans un petit restaurant thaï juste à côté de la gare pour partager un repas.

Alors, on a commandé toutes les deux un curry vert, et il était vraiment très bon. Ça faisait longtemps que je n’en avais pas mangé, donc c’était très réconfortant. Ce qui est amusant aussi, c’est de voir à quel point même les plats d’autres pays s’adaptent en fonction de l’endroit où on les déguste. Là, même si c’était bien un curry vert, il y avait des ingrédients que je n’ai pas l’habitude de retrouver dans ceux que je prends en France.

Par exemple, à Toulouse, je n’en ai jamais vu avec du radis ou du chou chinois. Peut-être que je n’y avais pas prêté attention, mais il ne me semble pas en avoir trouvé dans les curry verts que j’ai mangés là-bas. En tout cas, celui-ci était vraiment délicieux, bien épicé, de quoi bien se réveiller avant de prendre le train.

Elle a aussi pris un petit dessert, une sorte de mochi chaud recouvert de noix de coco.

Ce n’était pas une perle de coco, mais plutôt une préparation servie dans un petit ramequin, très douce et réconfortante. On a mangé, bien discuté encore, puis elle m’a accompagnée jusqu’à la gare, et même jusque sur le quai. Parce qu’au Japon, ce n’est pas comme à Perpignan par exemple, où on peut accéder librement au quai pour accompagner quelqu’un. Là-bas, il faut bipper son ticket pour passer les portiques. Elle a donc acheté un petit ticket spécial juste pour pouvoir m’accompagner jusqu’au train. C’était vraiment très gentil.

J’ai trouvé assez facilement mon wagon, je suis montée à bord, et le premier train est parti en direction de Shizuoka.

Le premier train n’était pas un Shinkansen, mais un train local, tout à fait classique. Je suis arrivée à destination vers 14 h 56, ce qui me laissait un peu de temps avant de prendre le Shinkansen pour Osaka, enfin, plutôt pour Shin-Osaka, prévu à 15 h 21. J’avais donc une petite marge, ce qui m’a permis de rester un moment à l’intérieur, au frais, parce qu’il faisait vraiment très chaud dehors.

En attendant le shinkansen

Puis, un peu en avance, je suis sortie pour rejoindre le quai du Shinkansen. Là, un train est passé à toute vitesse, sans même s’arrêter. J’avoue que c’est assez impressionnant à voir : il fonce à une telle allure que ça en devient presque intimidant. Le bruit est puissant, et pendant un instant, j’ai pensé : « Ah oui, c’est là-dedans que je vais monter… quand même ! »

Finalement, mon Shinkansen est arrivé. Je suis montée, j’ai trouvé ma place et je me suis installée. Le trajet allait durer entre deux heures trente et trois heures, alors j’étais bien contente d’avoir la 4G pour regarder quelques vidéos, écouter de la musique et m’occuper. À 17 h 51, j’arrivais enfin à la gare de Shin-Osaka.

En fait, pendant le trajet, être dans un train à grande vitesse comme ça, plus rapide que le TGV, ne change pas grand-chose en soi. C’est très stable, silencieux, et tout le monde reste calme, personne ne parle. La seule chose qui m’a un peu perturbée, c’était de regarder par la fenêtre. Quand on longeait des zones avec beaucoup de bâtiments ou d’éléments rapprochés, tout défilait si vite que ça finissait par me donner un peu mal à la tête. Par contre, dès que le paysage s’ouvrait, avec des champs, des espaces plus dégagés ou la montagne au loin, c’était beaucoup plus agréable.

C’est une sensation étrange, de voir le monde filer à une telle vitesse. Déjà que j’ai tendance à avoir un peu le mal des transports en train, ça accentuait un peu cette impression. Mais malgré ça, c’était une expérience vraiment intéressante. Et puis, il y aura aussi le trajet du retour, donc je pourrai la vivre une deuxième fois.

Après ça, est enfin venu le moment de retrouver Keiko, qui m’attendait derrière le portique de la gare. C’était une sensation étrange, parce que même si ça faisait très longtemps qu’on ne s’était pas vues, 5 ans environ, son visage n’avait pas changé. Ça ne donnait pas l’impression que tout ce temps s’était écoulé. J’avais l’impression de lui avoir dit au revoir hier et de la revoir le lendemain. C’était perturbant, mais dans le bon sens du terme.

On s’est alors dirigées vers les quais, parce qu’elle avait prévu un repas à Kyoto. On était bien à Osaka, mais Kyoto n’est qu’à une vingtaine de minutes en train. Elle avait passé ses années d’études là-bas et voulait m’emmener dans un restaurant qu’elle fréquentait souvent à l’époque. Alors, avec ma petite valise, on a repris un train direction Kyoto. C’était super sympa, même si j’étais un peu fatiguée après toutes ces heures de trajet.

En arrivant, j’ai été frappée par l’ambiance. Il y avait beaucoup de monde, et sur le chemin du restaurant, on reconnaît immédiatement les lieux prisés des touristes. Ça changeait complètement de Machida, près de Tokyo, ou même de Yamanashi chez sa grand-mère. Ici, il y avait tellement de visiteurs que ça en faisait presque perdre un peu de charme. Mais, au moins, on sentait que c’était une destination incontournable, un endroit qui attire le monde entier.

Keiko m’a expliqué qu’aujourd’hui, à Kyoto, c’était le dernier jour du Gion Matsuri, un grand festival pendant lequel les habitants défilent dans les rues avec d’immenses chariots richement décorés. Elle m’a dit que peut-être, si on avait de la chance, on pourrait en apercevoir un peu en fin de journée.

Et, par un timing parfait, pile au moment où on est sorties, il y avait de la police dans la rue qui prévenait les passants : « Attention, attention, ils arrivent ! » Et en effet, juste après, le cortège est apparu. J’ai vu le chariot passer, suivi des participants en tenue, et toute la foule massée pour les regarder. C’était incroyable. L’ambiance était folle, à la fois joyeuse et impressionnante. Et nous étions là, au tout premier rang, arrivées au bon moment, complètement par hasard. Ça paraissait presque irréel, comme si le voyage nous avait menées pile là où il fallait être, au bon instant.

Un de ces moments improbables qui deviennent de très beaux souvenirs.

Après ça, nous sommes arrivées dans un restaurant très sympathique, un de ces endroits qu’il faut absolument réserver à l’avance. Franchement, je suis sûre que si Keiko ne m’y avait pas emmenée, je ne serais jamais tombée sur une adresse pareille toute seule. C’était vraiment un restaurant pour les locaux, un vrai trésor caché.

On a commandé plein de plats différents, tous délicieux comme d’habitude. Je ne me souviens pas du nom de tout, mais il y avait un porc légèrement mariné, des tempuras de maïs, vraiment très savoureux, une soupe miso, et des tatakis de katsuobushi, un poisson qu’on utilise souvent pour faire le dashi, la base de la soupe miso. Il y avait aussi un petit plat avec des mini piments qui n’étaient pas piquants du tout, plutôt avec un goût de poivron, ce qui était très agréable. On s’est vraiment régalées.

Sur le chemin du retour, Keiko m’a fait découvrir quelques rues typiques de Kyoto, notamment celles où l’on croise parfois des geishas. Comme il faisait nuit, elles étaient à l’intérieur, et nous n’en avons pas vu. Par contre, il y avait énormément de voitures garées, sûrement des clients venus dîner dans ces restaurants assez réputés, ce qui donnait une ambiance particulière à la nuit.

Encore une fois, par coïncidence, en revenant, nous sommes tombées pile devant le cortège du Gion Matsuri qui se dirigeait vers le temple principal, la fin du défilé. J’ai vu un homme fier sur son cheval, et tous les participants étaient à fond, hyper motivés, comme on dit, ils étaient « en feu ». C’était une ambiance géniale, pleine d’énergie et de chaleur humaine.

Après cette belle soirée, nous avons repris le train pour rentrer chez Keiko, où nous avons pu enfin nous reposer après cette longue journée.

Son appartement est vraiment très mignon. Elle me disait que c’était petit, mais en fait, elle vit seule, donc c’est largement suffisant. En plus, c’est dans un bâtiment tout neuf, très joli et agréable.

On est rentrées, on a pris un moment pour boire une petite infusion avant de se préparer à dormir, la douche, la routine du soir, et puis dodo !

Voilà pour cette journée !

À suiiiivre !

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mir.angelique1@gmail.com

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